Je vis à Nagoya, où je suis professeur à plein temps dans une université catholique. J’enseigne principalement l’histoire du christianisme. (…) En tant qu’historien, je suis spécialisé dans l’histoire de l’Église catholique au Japon, en particulier celle d’avant la Seconde Guerre mondiale. Ce qui suit est l’une de mes découvertes les plus récentes. Il y a toujours eu une présence cachée et invisible dans l’histoire de l’Église.
Plus précisément, il s’agit de catholiques coréens qui vivaient avant la guerre. Sous l’occupation coloniale japonaise de la péninsule coréenne, de nombreux Coréens sont arrivés au Japon pour y être réduits en esclavage ou simplement pour survivre. Parmi eux, il y avait ceux qui étaient catholiques à l’origine et ceux qui ont été convertis au catholicisme au Japon. J’ai fini par découvrir que c’était parfois un groupe de catholiques coréens qui devenait le noyau d’une nouvelle paroisse. Même dans certaines paroisses « japonaises » de longue date, il est arrivé que plus de la moitié des participants à la messe du dimanche soient des Coréens.
Jusqu’à présent, j’ai toujours cru que seuls les missionnaires européens et les chrétiens japonais étaient les principaux acteurs de l’histoire de l’Église catholique au Japon avant la guerre. Non, j’avais tort. Ces personnes que je n’ai pas vues étaient présentes dans l’histoire de l’Église au Japon.
Ces parties de l’histoire qui étaient cachées et invisibles devraient émerger pour devenir visibles aux yeux des gens… J’ai le sentiment que c’est la mission que Dieu m’a confiée.